Éric Denécé, le CF2R publie, Renseignement et espionnage de la Renaissance à la Révolution (XVe – XVIIIe siècles), aux éditions Ellipses. Comment décririez-vous le chemin parcouru durant la période citée ?
Ce que montre ce second volume de l’Histoire mondiale du renseignement, c’est que dans le domaine de l’espionnage, les Temps modernes ne sont pas en rupture avec l’Antiquité et le Moyen-Age. Fonction permanente au service du pouvoir, le renseignement accompagne la formation de l’État moderne. Royaumes, principautés, républiques marchandes, cités… emploient tous des espions, mais à l’exception de Venise, ils n’ont pas encore de véritables « services » spécialisés et permanents, couvrant la sécurité interne, le contre- espionnage, le renseignement extérieur, la cryptographie et les interventions clandestines (assassinats, sabotages, subversion). Toutefois, la période qui s’étend du XVIe au XVIIIe siècle permet d’observer leur structuration progressive.
Bertrand Coty – Interview le 10 Septembre 2021